Quand est-ce qu’on va enfin se gaver avec les altcoins ?

Maxime Loves Cryptos
21 min readAug 25, 2019

Chaque fois que vous regardez vos comptes, vous vous désespérez de voir vos altcoins chuter encore et encore. Le moindre rebond se transforme rapidement en faux-espoir. Vous ne comprenez pas pourquoi et vous vous interrogez : le Bitcoin est haussier, le marché tient le coup, il n’y a que des bonnes nouvelles sur le secteur… Alors pourquoi les alts ne font pas Touzemoune ?

En fait une “alt season”, ça demande des conditions de marché précises. Il ne suffit pas d’avoir un simple Bitcoin en tendance haussière et un optimisme Cryptotwitté pour que mécaniquement les alts montent.

Je vous propose dans cet article quelques éléments permettant de déterminer les conditions de marché favorables à la poussée des altcoins. Au passage, on l’enrichira de quelques principes qui, je l’espère, vont vous permettre de prendre du recul sur vos positions et d’améliorer vos talents d’investisseurs et de traders de cryptos. 😉

Le principe de base : le « BTC Dominance »

Qu’est ce que c’est ? Cet indicateur, proposé par Coinmarketcap.com, mesure le rapport de force du Bitcoin par rapport aux alts. Plus il est élevé, plus le capital investi au sein du secteur cryptos l’est en faveur du BTC. Et ça, c’est la mesure N°1 à regarder lorsqu’on touche aux alts.

Le BTC dominance, indicateur majeur affiché sur la page principale de coinmarketcap.com

Les altcoins fonctionnent selon un principe de vases communicants. La logique veut que l’on achète d’abord du BTC, puis ensuite, une fois qu’on est confiant, on achète des alts avec celui-ci. C’est ce que l’on appellera dans l’article la “mécanique à deux temps”, retenez ce terme.

Les alts sont donc intéressantes à trader lorsque le capital global investi dans les cryptos l’est plutôt en faveur des alts. A contrario, lorsque le marché stresse, il revend les alts, et revient en BTC. Et si ça va vraiment pas, il revient ensuite en monnaie fiduciaire ou en “stable coins”.

Donc, quand cet indicateur est fort, c’est que les capitaux sont concentrés sur le Bitcoin, et qu’ils ne sont pas dans les alts. A contrario, quand il baisse, ça veut dire que les capitaux détenus en BTC se ventilent dans le reste du marché. C’est cette mécanique qui fait que l’on parle du “King BTC”, parce c’est LA crypto structurante du marché.

Comment fonctionne le graphique :

Vous n’avez véritablement besoin que de 3/4 courbes : celle du BTC, des “Others”, et de une ou deux alts pour sentir le marché des majors. Le reste, vous pouvez supprimer pour la lisibilité. A partir de là, vous avez une idée de la santé du marché des alts et des catégories qui performent le mieux.

La règle générale :

C’est comme ça qu’on exploite le mieux les altcoins : dans un contexte de chute du rapport de force du BTC, le moment où les opérateurs sont d’accord sur l’idée de ventiler leurs capitaux dans le reste du marché, en mode n’importe quoi. C’est à ce moment là qu’on bénéficie des plus fortes poussées. Et un marché en mode n’importe quoi, il paye à partir de n’importe quoi : un vieux triangle chartiste typique des cryptotwittos grand public, une annonce d’une annonce d’une annonce d’une annonce d’un C(X)O d’un coin Asiatique, une introduction sur un exchange craignos, etc… Là, pas de soucis, vous pouvez jouer ce genre de choses. Autrement, on évite de payer les “news”.

Dans un contexte où le “Dominance” monte, il faut se montrer sélectif et prudent. Pourquoi ? Parce que les capitaux se concentrent dans le King BTC, et cela prive par effet de vases communicants les alts des capitaux susceptibles d’alimenter des pumps. Par conséquent, tout se rétracte comme un vieux fruit desséché. Même une crypto avec une super news, dans un tel contexte ne fera au mieux qu’un pump timoré. Simple question de liquidité.

Dans ce moment de rétractation, seulement deux manières d’aborder les alts :

  • On profite des vagues de ventes pour rechercher des achats d’investissements, pour ceux qui croient en un projet, ou des swings trades longs, qui se projettent à plusieurs semaines / mois, et qui atteignent les grandes zones supports. Attention ça marche sur les marchés les plus liquides, pas sur des coins qui n’ont pour historique que d’avoir fait un méga pump, puis plus rien. Là le support, il n’est que sur le graph’ et dans vos espoirs, pas dans les carnets d’ordres.
  • On fait du « crypto-picking » et de la chasse aux signaux techniques, pour capter rapidement des pumps ça et là. Et surtout, on s’enfuit aussi vite que ce qu’on est entrés. L’objectif, gratter des +4% par-ci, des +10% par-là. Et on fait gaffe avec les stops.

Vous l’aurez compris, le “BTC Dominance” est un indicateur essentiel au trader de cryptos pour cerner le contexte dans lequel les alts évoluent.

Mais pourquoi le Bitcoin est-il en train de flinguer le reste du marché ?

La plupart d’entre vous êtes arrivés dans le contexte de la bulle de 2017, et imaginez que le marché va toujours fonctionner pareil, et surtout en faisant des gigabulles systématiques sur les alts. Ne ressassez pas ce logiciel à espérer la “alt season”, ou pire encore, la voir comme un aboutissement logique. Erreur fatale.

Chaque cycle de marché est unique !

En 2016/2017, ce cycle a été animé dans sa phase tendancielle par une mania des particuliers, particulièrement Asiatiques, en mode “nouveau paradigme technologique”. C’est pour cela que les alts ont connu des poussées de folie, en parallèle de celle du Bitcoin lui-même.

En 2019, le cycle est soutenu par le contexte d’opérateurs qui font des vagues d’achats d’actifs de diversification/refuge en fin de cycle économique, ainsi que de fonds à la recherche de swings intéressants. Ces capitaux, de source d’abord institutionnelle, se concentrent sur la crypto de référence, le Bitcoin. Pourquoi rien dans le reste, et tout juste à peine Ethereum, Litecoin, etc… ? Car c’est la crypto la plus liquide, et surtout la seule véritablement institutionnalisée et communément admise. Le reste, c’est surtout une affaire de spécialistes et de frénétiques particuliers. Retenez que les cryptos vont probablement affronter leur première fin de cycle économique depuis leur création. Et là, on n’a aucune idée de comment elles vont se comporter. Le mythe fondateur du Bitcoin comme un actif “anti-crise” va être testé pour de vrai. Imaginez le poids d’un tel enjeu sur les alts…

Bref, retenez qu’à chaque cycle, son contexte général, et il convient de le cerner D’ABORD pour éviter de faire n’importe quoi ENSUITE.

Quels inputs pour une poussée des marchés altcoins ?

La provenance des flux de capitaux : externe et/ou interne ?

Ce qui fait monter la capitalisation globale d’un marché, c’est son apport externe de capitaux. Cela comprend les achats de Bitcoin et d’alts directement contre monnaie fiduciaire. Les institutionnels essayent de faire ça de manière imperceptible, mais ils y mettent trop d’argent pour que cela ne se voit pas, et ainsi les prix restent indubitablement orientés à la hausse. Les particuliers font des apports externes lorsqu’ils sont en pleine mania, sont pris par le momentum, et contribuent à alimenter les phases tendancielles. Par conséquent, pour espérer un gros pump des cryptos, pas de secret, il faut un nouveau cashflow. Mais il peut arriver que cet argent reste “bloqué” dans la 1ère étape, celle du primo achat fiduciaire. Actuellement, le marché a tendance à bloquer dans cette étape, ce qui fait qu’on a un Bitcoin puissant, et des alts à la ramasse.

Toutes choses égales par ailleurs, les alts peuvent effectivement se valoriser si le marché décide de ventiler son cashflow actuel dans le reste du marché. Les alts peuvent donc se capitaliser par des apports internes. Cela procède de ladite mécanique à deux temps, et sont essentiellement des achats contre BTC. Ils sont l’apanage des organisations spécialistes, qui vont souvent être en position de market makers. Les particuliers, lorsqu’ils sont pourvus en BTC et qu’ils sont suffisamment serein sur l’avenir du marché, vont donc ensuite les ventiler à la recherche “de coups”, pour augmenter leur capital, ou d’investissements. Ce sont eux qui généralement génèrent les flux acheteurs de capitaux redistribués de manière interne. Les mouvements internes ne génèrent pas les pumps les plus fameux, ils sont plutôt sporadiques, et c’est cette logique qui caractérise les hausses des “petites alts” qu’on a eu courant 2019.

Quels types d’opérateurs ? Institutionnels et/ou particuliers ?

Les institutionnels tradent par principe proprement (ou un peu mieux que les particuliers, sauf que lorsqu’ils font des bêtises, ça se voit avec de grosses bougies rouges). Ils sont ici à la recherche de gains spéculatifs, fondés sur de gros swings trades. Ils sont prudents, concentrés sur les principales alts, ou sur des alts bien précises, avec une vraie préparation. Ce sont souvent des fonds de petite taille (family offices, hedegfunds, etc…), parfois des structures plus conséquentes (qu’on nomme modestement de “proprietary trading”), qui jouent quelques pourcentages de capitaux en mode “high yield”. Ils interviennent essentiellement dans le marché en monnaie fiduciaire, pourquoi pas en stable coin. Il existe le cas des fonds d’investissements vraiment spécialisés dans les projets cryptos, mais ils interviennent assez peu dans le marché ouvert (sinon pour revendre), plutôt de gré-à-gré. Les institutionnels qui tradent contre BTC/ stable coin, et qui donc jouent de la mécanique à deux temps, ce sont donc les fonds spécialisés, les “whales”, et autres professionnels du pump & dump. Ce sont ceux-là qui en général contrôlent le jeu sur les alts.

Oui, le pump de la “gem / fondamentaux solides / A+team tavu”, c’est pas parce que le projet est génial, mais c’est parce que la liquidité se fait sur un seul exchange (le plus souvent Hu*bi) et ce sont des pumps stimulés par les Market Makers. Une hausse “légitime”, ça tient les supports, ça fait pas pump & dump.

Les particuliers (on exclura le cas des “particuliers éclairés”) sont quant à eux ici “par attrait sincère pour la technologie”, c’est-à-dire à la recherche du coup court/moyen-terme qui va leur permettre de fantasmer sur l’idée de faire le million avec 500€. Mais ils sont en ce moment tiraillés entre l’avidité de 2017 et les peurs de 2018. Du coup, ils achètent des trucs qui sont à -90% depuis les sommets, et qui partent pour refaire encore -90%. Bref, vous avez compris à travers cette froide description du réel qu’ils sont motivés par les altcoins selon des logiques de momentum et émotionnelles, dans un processus de ressassement d’une expérience d’euphorie précédente. Les mêmes mécanismes que la conduite addictive. Ils interviennent contre BTC la plupart du temps, sur des exchanges Asiatiques. Ce n’est que lorsqu’ils font des augmentations/réductions en capitaux dans les cryptos qu’ils passent par les fiduciaires. Et en général, ils font un peu tous ça en même temps, et ce sont eux qui nourrissent les accélérations de fin de tendance qu’on connait si bien dans les marchés cryptos.

Il faut donc au préalable toujours se poser la question de la source du pump et donc des inputs, en capitaux (interne / externe), et en opérateurs (particuliers / institutionnels).

Voyons maintenant comment tout cela interagit dans les alts.

Il y a alts et alts !

Grosso modo, trois catégories :

  • les majors, qui sont évidemment les principales alts reconnues, bénéficiant d’une notoriété et qui s’échangent facilement de par le monde (le top 7) ;
  • Les majors étendues / les mid caps à large liquidité, (le top 15/20, puis le gros du panel jusqu’au top 100), qui bénéficient d’une bonne diffusion, d’une présence sur les exchanges sérieux à l’offre fiduciaire, ou tout au moins d’une bonne liquidité contre “stable coins” ;
  • Le reste, c’est les cryptos casinos qui sont sur les exchanges Asiatiques, là où on se fait REKT nos capitaux et nos papiers d’identité. 😊

Les majors : le véritable thermomètre de l’attrait pour les cryptos

De par leur diffusion et leur liquidité, les majors alts ont ceci qu’elles peuvent être directement alimentées par les capitaux extérieurs, par des interfaces capables d’encaisser la demande des institutionnels, qui est puissante par définition lorsqu’elle s’exprime.

Il y a tout un débat là-dessus, mais pour ma part, je suis de l’école de ceux qui privilégient le trading des majors contre monnaie fiduciaire/ stable coin. Les marchés contre BTC sont le témoin de la mécanique en deux temps, donc de l’utilisation des capitaux DÉJÀ dans le marché. Ce qui m’intéresse, ce sont les apports DIRECTS en capitaux externes, donc je priorise cette approche là, pour regarder les paires / BTC dans un deuxième temps.

Je vous livre ainsi l’un de mes points essentiels d’analyse de bonne santé du marché des alts avec le BTC Dominance : les capitaux extérieurs qui arrivent dans le marché des majors alts. Bah oui, s’il y a un attrait pour les cryptos, et que c’est aussi facile d’acheter des alts que du Bitcoin, les capitaux extérieurs vont logiquement se saisir des alts, qui ont un potentiel haussier plus fort. 😉

C’est le contexte de marché le plus puissant : nouveaux capitaux qui arrivent par le Bitcoin et également par les principales alts.

Quand vous espérez des pumps de vos main projects préférés, c’est ce qu’il faut checker, l’apport direct de capitaux extérieurs. C’est ce qui explique par le contraire les pumps “demi-molle” des récentes introductions Coinbase : l’absence de capitaux extérieurs pour prendre le relais des gens déjà dans le marché en mode “OALALA Cé SUR KOINBASE !!! TO THE MOooUUuUN !!!!” Il n’y a que les particuliers frénétiques pour payer une telle chose. L‘exemple le plus parlant : la poussée de décembre 2017 sur ETH, LTC et BCH, alimentée par un afflux massif de capitaux nouveaux des particuliers qui ont su que des gens ordinaires comme eux avaient fait fortune durant l’année.

On fait quoi des majors alors ?

Déjà, on commence par une astuce simple à retenir, ça filtrera 70% des mauvais positionnements : les majors ne représentent pas d’intérêt tant qu’elles ne stabilisent pas autour de la Moyenne Mobile 50 jours et qu’elles progressent au-dessus.

Lorsque le temps sera venu, il y aura une opportunité à exploiter sur celles-ci : un effet de rattrapage. La “mauvaise nouvelle”, c’est qu’il va nécessiter un apport de capitaux extérieurs, et qu’elles soient donc achetées directement en fiduciaire. Possible que ça se fasse en décorrélation avec le Bitcoin, ou dans un contexte où celui-ci reste globalement en range. C’est d’ailleurs le seul cas de figure que je crois être possible de décorrélation avec le King BTC.

Sinon, la seule autre chose qui fera grimper les majors, c’est l’apport interne, celui des intervenants actuels qui décident de conserver leurs positions dans le BTC et de prendre la décision d’en ventiler tout ou partie. Et cela se fait TOUJOURS dans un premier temps dans cette catégorie là, avant de ruisseler dans les autres altcoins.

Les majors étendues + mid-caps “large liquidité contre stable coins ” : ou le témoin du retour de la spéculation dans les alts

Cette catégorie comprend donc le top 15/20, et la majeure partie du panel du top 100. La différence entre les majors étendues et les mid-caps, on la déterminera comme ceci : la capacité à avoir accès à une crypto directement contre fiduciaire sur l’un des principaux exchanges.

Cela permet donc de se dispenser de la mécanique en deux temps pour y accéder, et ainsi ouvrir la possibilité d’avoir des flux entrants externes au marché. Pour elles, mêmes enjeux que les majors. Si le marché les recherche directement, sans passer par la case BTC, c’est qu’on est dans un fort contexte de recherche des alts en général, pas seulement des majors, et disposer ainsi d’un argument très bullish.

Les majors étendues /mid-cap : la catégorie au plus gros potentiel ?

Stratégiquement, c’est dans cette catégorie là qu’on peut présager d’un potentiel aux plus belles poussées. Lors de la prochaine alt season, le combo multi-sources de capitalisation “effet de rattrapage + ventilation du BTC + capitaux externes”, dans les marchés plus étroits de cette catégorie, laissent l’espoir de juteuses plus-values. 😋

Pour les mid-caps, la plupart n’ont pas de marché contre fiduciaires, et doivent donc procéder de la mécanique en deux temps. Mais pour autant, elles bénéficient d’une large liquidité contre “stable coins”, sur les principaux exchanges d’alts. Et là, on a ici un autre bon point de repère de l’intérêt pour la spéculation sur le reste du marché.

C’est donc ici une autre mécanique en deux temps qui se met en route, j’ai nommé : le Tether. Oui, le signe que le cashflow revient “pour la technologie” (la spéculation), c’est la poussée des paires contre USDT, et donc le retour du printing des Tether. C’est la traduction concrète du fait qu’il y a une demande en stable coin pour accéder aux exchanges d’altcoins.

Oui, soyons clairs, l’impression de Tethers est une conséquence d’un marché préalablement haussier, pas une cause qui l’engendre. Ils sont un outil de la demande, pas de l’offre. A la rigueur, que certains se servent des USDT pour traficoter les carnets d’ordres ponctuellement, pourquoi pas. Mais croire que c’est LA raison du mouvement haussier, et surtout de la bulle de 2017, c’est prêter un trop gros potentiel à Tether et Bitfi’… Et c’est surtout ignorer la cupidité d’une énorme foule devenue folle des cryptos. 😉

Une explication du système du Tether printing :

Ce sont des tiers qui transfèrent du cash chez Bitfi’ pour acheter du Bitcoin et/ou des alts, et l’exchange convertit le solde en USDT. Un peu comme lorsque vous allez à la caisse du casino, échangez des euros contre des jetons, et puis allez jouer sur les machines. C’est ça que les concurrents jalousent, la capacité de Bitfi’ à faire venir chez eux les gros pourvoyeurs de cash et d’avoir imposé leur
stable coin à l’écosystème. Imaginez la manne. C’est donc pour ça que certains œuvrent à détruire la confiance dans le Tether.😉

Donc non, Cé Pa PoUr mAniPulé lé Bitkoin. Ça, c’est un mantra de la foule pour s’expliquer les poussées qu’elle ne comprend pas, et parce que tout ce qui touche aux cryptos doit avoir forcément une explication extraordinaire. Que ce soit des mouvements rapides et impulsifs dus au peu de profondeur de liquidité des marchés sous-jacents, c’est trop chiant et ordinaire comme explication. On notera d’ailleurs la schizophrénie des gens qui consiste à mettre pourtant de l’argent et des gros leviers dans des choses qu’ils dénoncent comme étant manipulées…

Conclusion, lorsque vous constatez la réalisation du combo décroissement du BTC dominance + demande en Tether, corrélé à un volume d’achat supérieur aux moyennes, vous savez que c’est le moment d’entrer dans cette catégorie d’alts.

Le reste des altcoins nécessitent un facteur bien précis pour faire des (méga)pumps : une foule de particuliers avides

Abordons maintenant cette zone de non-droit que constituent les low/micro-caps. Elles sont donc principalement l’apanage des retails (les particuliers) et des diverses organisations spéculatives. Ces catégories là tradent essentiellement contre BTC, assez peu contre fiduciaire/ stable coin, seulement quand ils renforcent en tendance. Pourquoi ? Parce que tout le monde n’a qu’un seul but dans un contexte spéculatif : augmenter son capital en Bitcoin.

Disons-le un bon coup : oui ce sont des marchés essentiellement spéculatifs ! Non, votre coin préféré n’est pas exceptionnel. Il a vécu des pumps randoms, et va avoir besoin de certaines choses pour se valoriser (de manière authentique), qu’on aborde plus loin.

Le facteur numéro 1 pour générer à nouveau des pumps spéculatifs : avoir une foule de particuliers avides. Et pas n’importe laquelle : une foule de nouveaux entrants, qui découvre les marchés, et plus ou moins convaincus d’un “nouveau paradigme”, qui instaurera suffisamment de confiance en eux pour qu’ils ne voient que les choses à la hausse et soient pressés de prendre position. Est-ce que c’est le cas actuellement ? Non.

C’est pour cela que les comptes Twitter “grand public” y vont à fond de boîte pour vous shiller le pump du moment. Et qu’il y a même des comptes qui shillent les comptes qui shillent d’ailleurs. Le but ? Générer ce dont elles ont besoin pour faire pumper sec une crypto : une foule enthousiaste. Oui, ils ne sont pas là pour un “partage de bons plans”, c’est juste du social engineering. 😉

Corollaire qui atteste du retour de cette foule, le retour des rapaces, des escrocs et autres vendeurs à la sauvette de type “jé investit 3000$ sur $XXX, j’ai fait X225, hier j’étai mékano, aujourd’hui géran d’un fond, rejoigné mon Telegram VIP”, qui viendront saisir l’opportunité. Tant que ces détecteurs à opportunités sur pattes ne font pas un retour florissant (et ne s’en prennent à vos OG préférés), c’est que c’est pas l’heure des pumps. Actuellement, c’est pour cela que *Crypto Fit Girl Random* alterne entre photos sexy et “enthousiasme” pour telle crypto afin de continuer à rentabiliser son audience, tout en se désespérant dans ses Tweets chaque semaine d’une prochaine “alt season”. Crypto Twitter tourne en vase clos en ce moment. Les market makers galèrent déjà suffisamment à générer des pumps avec les quelques nouveaux entrants et les irréductibles.

La foule avide n’est clairement pas là aujourd’hui

Les particuliers qui sont actuellement dans le marché crypto sont expérimentés, et désormais, des blessés de guerre des krachs de marchés. Ne comptez plus sur eux pour acheter n’importe quoi sans qu’il n’y ait un minimum de garanties, et des charts clairement en tendance.

Sérieusement, vous gobez encore ce genre de choses ? Vous pensez aussi qu’il y a encore assez de gens dans le marché actuellement pour gober de la sorte ? Bah non ! Sans ça, pas de mégapumps des lowcaps.

Et encore, il faudra compter sur eux pour revendre des quantités de coins au point mort ou à “perte acceptable”, et qui créeront de belles résistances de marchés.

On ne s’en rend pas compte, mais la foule qui est derrière chaque bulle est ENORME. Vous pouvez vous dire que 80% des gens qui ont joué au crypto-PMU ont disparus (Et puis reviendront lorsque les mécanismes de foule précités se seront remis en route). Pour un article plus détaillé à ce sujet, je vous renvoie ici. :).

“Oui mais ma crypto, c’est une VRAI gem, elle vaudra FORCEMENT quelque chose à l’avenir !” Spéculation vs valeur fondamentale

Admettons. Mais pour vendre un truc, pensez qu’il faut des acheteurs en face ! (Là, vous vous dites sans doute « non mais il me prend vraiment pour un c*n !».

Maiiiiiis non ! Vous allez voir. 🙂

Quelqu’un peut détenir le meilleur projet du monde… S’il n’y a pas d’intérêt acheteur, il ne vaut rien ! Si personne n’est intéressé par un lingot d’or : il vaut zéro, tout or massif qu’il soit. Et c’est quoi qui fait qu’il y a des acheteurs, prêts à payer un truc de plus en plus cher ?

=> La génération et/ou la conservation de valeur attestée.

Par exemple, Ethereum maintient sa valeur parce qu’il fournit une base permettant de générer une multitude de cryptos et que l’écosystème en a adopté ses standards. Tout cela génère donc des besoins, et donc des acheteurs, et donc de la liquidité, et donc un marché réel.

Dans le marché des altcoins, à ce jour, le principal mécanisme de création de valeur… C’est la spéculation ! Et la spéculation, elle se fait quand il y a des acheteurs convaincus qu’ils vont pouvoir revendre leur truc plus cher parce quelqu’un d’autre en voudra FORCEMENT, pour des raisons rationnelles ou non. Vu que le marché identifie qu’il aura du mal en ce moment à revendre des coins plus cher à plus pigeon, et que ce n’est que le potentiel spéculatif qui génère la valeur, et bien il s’effondre.

Il faut donc identifier s’il va y avoir un acheteur futur de votre actif, et surtout, ce qui le motiverait à payer plus cher que ce que vous-mêmes avez déjà payés. Et pour ça, quoi de mieux qu’un nouvel entrant candide 🤓, avec des étoiles plein les yeux 🤩, avide 🤑 et qui n’a surtout jamais connu les affres de la perte en capital ? 🤯 🤬 🤧

#Astuce : quand vous débattez avec quelqu’un sur la génialité du projet qu’il défend, posez-lui la question suivante : quel est le mécanisme de création de valeur du coin ? En général, votre expert se trouve embêté pour vous répondre. Et d’ailleurs, essayez de répondre par vous-même à cette question avant d’envisager un investissement. 😉 Arrêtez d’acheter des idées, des potentiels, qui ne correspondent qu’à de l’abstrait. Achetez du concret.

Les écueils du débutant en terme de trading d’altcoins

Tomber de Charybde en Scylla : le « bargain hunting»

Depuis ces derniers mois, beaucoup ont profité de racheter une fournée de leurs alts préférées : « à ce prix, c’est une affaire », « capitulation c’est sûr », etc… C’est ce qu’on appelle les bargain hunters : ils payent un prix, une opportunité, non pas quelque chose de factuel mais d’impulsif, sans l’avoir décidé en fonction du risque pris.

Et lorsqu’ils tombent amoureux d’un projet, ça devient catastrophique, ça vire au Syndrome de Stockholm, au retweeting compulsif du moindre pet de communication, le prenant pour une intervention divine. Tout est bon pour finalement remettre la main au portefeuille.

Conséquence, ils continuent d’accumuler des positions perdantes, à se désespérer et ensuite finissent par déclencher les mécanismes de défense psychologique que sont le « revenge trading », le « rage quit », le déni, et autres jusqu’au-boutisme parce qu’eux ONT RAISON, pas le marché. Le genre de comportements, qui finalement, ne finissent juste qu’à flinguer un capital. La logique du bon investisseur veut qu’on raisonne D’ABORD à partir de la prise de risque par rapport au capital, et de l’opportunité qui se présente ENSUITE.

Ne pas confondre trading et investissement

C’est souvent cela qui explique votre “bargain hunting”. Vous avez construit une forte conviction, avez fait un investissement, et vous “saisissez l’aubaine” de remettre une couche… Alors que vous êtes déjà hors de toute gestion rationnelle du capital en accumulant de fortes positions “high risk”.

Si vous avez décidé d’investir, vous ne devez pas regarder le prix toutes les heures. Vous avez déterminé un montant d’investissement (et vous vous y tenez), un horizon de temps ( en années ici), construit une (vraie) conviction, estimé une fourchette de revente de la majorité de la position. Et c’est tout !

A contrario, le trading constitue à identifier un point d’entrée, de prise de bénéfices, un stoploss et de définir une taille de position en fonction du risque que l’on souhaite prendre, soit sur des bases techniques, soit sur un flux d’information, soit sur une analyse financière. On se fiche de l’actif en soi et on ne conserve rien au-delà du stop loss et du take profit. Sinon, vous allez finir par faire comme vous faisiez à l’adolescence, c’est-à-dire tomber amoureux de quelqu’un juste parce que vous avez eu l’occase de lui rouler quelques pelles. L’opportunité, c’est rien d’autre qu’un moment. On ne s’accroche pas à quelque chose qui ne va plus dans notre sens, parce que sinon, on va développer plein de biais psychologiques pour se justifier, s’accrocher, s’accomoder, et finalement se rendre malheureux et ruiné.

Je vous renvoie encore à un autre article, si vous voulez être au clair sur la différence entre investissement et trading.

Et donc, quand est-ce qu’on va enfin se gaver avec les altcoins ?

En conclusion, faisons un résumé des conditions requises pour une “alt season”. Déjà, il faut un contexte de franc décroissement du « BTC dominance », signe factuel que les Satoshis se ventilent dans l’ensemble du marché et que le rapport de force tourne clairement en faveur des altcoins. Plus il baisse, plus la catégorie « others » monte, et plus un coin est susceptible de s’envoler sur l’une ou l’autre des infos de mise à jour de version ou de partenariat coquille vide qui n’intéressent que les spéculateurs.

Ensuite, il faut identifier qui sont les acheteurs présents dans le marché. Est-ce que c’est vous, particuliers maintenant expérimentés des REKT et qui avez compris que 90% des alts sont vouées à rester moribondes ? Bah non ! Il va falloir le retour d’une masse de retails opportunistes court-termistes et de newbies. Pour le moment, elle n’est pas là ou très insuffisamment. On tourne en vase clos de ce point de vue là, et c’est pas les “gueules cassées” qui auront le goût de repartir au combat.

Également, il va falloir attendre que les fonds spécialisés et les diverses organisations de pumps & dumps soient convaincus d’un contexte de marché favorable pour qu’ils jouent cette catégorie d’alts. C’est une catégorie d’acheteurs qui sait ce qu’elle fait et qui n’achète pas n’importe quoi à n’importe quel prix. Et surtout, elle analyse le contexte. En fin de cycle économique majeur, dans un contexte de rally du Bitcoin sans relais réel sur les majors alts, elles estiment que c’est peut-être pas le meilleur moment pour aller faire joujou sur les alts.

Enfin, il faut s’intéresser au cashflow du marché. Les capitaux actuels sont-ils externes, tout fraîchement injectés, ou sont-ils juste un jeu de recyclage des mêmes intervenants ? Une résurgence du marché des majors et des paires alts /FIAT , attestera du retour des capitaux externes dans le marché. Pour le reste des alts, il faut guetter l’enclenchement de la “mécanique à deux temps”, c’est à dire l’augmentation des volumes sur les exchanges Asiatiques, le Tether printering et la poussée des paires alts/BTC.

Selon les cases que vous cochez, vous savez à quel type de marché vous avez affaire, et par conséquent sur quelles catégories il faut miser ou non.

C’est pour dans combien de temps ?

Bach disait que la chose la plus difficile à jouer dans un morceau de musique, c’est le tempo. En matière de marchés, c’est pareil. Le timing est toujours la variable la plus difficile à estimer et la plus facilement perturbable. Franchement, aucune idée de quand vont s’aligner les planètes de l’alt season.

Mais on finira sur cette réflexion, en insistant dessus : le Bitcoin, et les cryptos en général, affrontent pour la 1ère fois un contexte de fin de cycle économique, qui va probablement se terminer dans une forte déflation de la valeur des actifs, puis une dévaluation des monnaies fiduciaires sur fond de crise de la confiance et de décrédibilisation des institutions (politiques/publiques et financières essentiellement). On n’a aucune idée, sinon des croyances et des convictions, quant à leur comportement dans un tel contexte. Vont-elles être LE refuge ? Une modeste proposition digitalisée de conservation de valeur parmi d’autres ? Des actifs d’échanges courants ? Ou vont-elles au contraire subir une (grosse) déflation tels des actifs spéculatifs et ne seront plus recherchées ?

C’est que le début de l’aventure des cryptos, et à fortiori de celui des altcoins. #HODL (ce qui génèrera de la valeur future).

--

--