Revivrons-nous une « alt season » comme en 2017 ?

Maxime Loves Cryptos
14 min readDec 6, 2020

Ah 2017… Ceux qui ont vécu cette année symbolisant l’acmé haussière du marché des cryptomonnaies s’en souviennent encore. A la seule évocation de cette date, on rêve, on jubile, ̷o̷n̷ ̷a̷ ̷l̷e̷ ̷k̷i̷k̷i̷t̷o̷u̷d̷u̷r̷… C’était le “bon vieux temps”, celui où le Bitcoin était passé de 3 à 4 chiffres en quelques mois, puis à 5 chiffres en quelques semaines… Celui où Ethereum passait de 8$ à 800$ pièce… Et puis…cette sensation en chacun de nous que plus rien ne pourra arrêter l’ascension exponentielle des cryptomonnaies. Nouveau paradigme.

2017, c’est également l’année de la première entrée massive de particuliers dans l’univers des cryptos, avec une frénésie particulière du côté Asiatique, et qui avaient plein de capitaux à dépenser dans ce nouveau joujou technologique qui apparemment rendait très riche.

Mais depuis 2018, rien qui ne fait autant rêver. On ne retrouve pas la sensation d’une vraie “alt season”, cet état de grâce, cette sensation de toute-puissance, de changement du monde des mois durant… plus rien… McAfee s’y est brûlé ̷l̷a̷ ̷b̷*̷t̷e̷ les ailes, la plupart des soi-disant porteurs de projets révolutionnaires sont partis avec la caisse… Le parfum suave du gain perpétuel, l’ambiance du nouveau paradigme, l’effluve du paradis de la plus-value exponentielle… Cette Atlantide a sombré dans les abysses numériques.

Dans l’histoire des cryptomonnaies, il y a eu l’avant 2017, et l’après 2017. C’est d’ailleurs presque une légende numérique pour les plus jeunes. Pour eux, c’est LE mantra cryptotwitté des anciens : la prochaine « alt season », ce sera FORCEMENT un bis repetita de 2017.

Malgré une magnifique poussée du prix du Bitcoin sur l’année 2020, et surtout depuis la poussée verticale démarrée en novembre, l’amenant à tutoyer à nouveau les 20000$... Pas grand chose sur les altcoins… Si en fait, rationnellement. Mais pas comme 2017, dans l’esprit…

Il faut se rendre à l’évidence : ce temps semble révolu. 2017, c’est du passé. Une poussée du marché des altcoins ne ressemblera sans doute plus jamais à cette période qui fait encore rêver le tout CryptoTwitter.

Pourquoi ? C’est tout bête : l’offre et la demande du marché des cryptomonnaies ont complètement évolué depuis 2017 ! L’environnement de marché n’a plus rien à voir. Si la nature de la valorisation du Bitcoin était spéculative en 2017, et que la demande de $BTC provenait indirectement de la principale demande de jouer avec les altcoins, celle de 2020 est assurément nourrie par une demande fondamentale réelle ! Non seulement de Bitcoin, mais aussi (et de manière croissante) d’altcoins !

Passons en revue dans cet article les principaux points de l’évolution de l’offre et de la demande, et voyons comment ce nouveau cycle de marché, engendre/engendrera assurément un comportement et des principes de valorisation des altcoins bien différent par rapport à 2017.

Le centre de gravité de la demande a glissé de la perspective spéculative du particulier / petits fonds “high yield” à une demande institutionnelle projetée à plus longue durée

Tout le monde l’aura remarqué : les altcoins se sont démultipliées à partir des années 2016–2017, et sont à date de publication plus de 7860 différentes (selon coinmarketcap.com). Pourquoi ? La spéculation, l’escroquerie, point. C’est pas tant l’émulation des idées qui importe, que celle des opportunités de gagner gros pour les fondateurs !

Il suffit d’accoucher d’un joli site internet, avec une idée séduisante (même si elle n’est techniquement pas réalisable, balek), et ça grimpe. Il s’agit alors d’attirer le chaland, et entre les “whales” et les fonds spéculatifs, le but de ces joyeuses bandes organisées est de racler les capitaux de tous ces frénétiques. C’est comme ça que l’argent est fait : il faut acheter des altcoins sur le marché, ou via une ICO. Effectivement, cela ne laisse donc place qu’au seul principe d’acheter n’importe quoi pour revendre plus cher. La spéculation tulipesque quoi.

Ce principe, qui était paroxystique dans les années 2016–2017, reste pourtant plus difficile. Il suffisait d’un semblant de n’importe quoi pour voir les valorisations d’altcoins s’envoler. Aujourd’hui, malgré la démultiplication des altcoins, seulement quelques centaines d’altcoins semblent se valoriser avec une certaine constance, là où la part croissante continue à végéter. Il y a moins de ventilation, et plus de concentration dans les valorisations. On proposera plus loin dans l’article une explication à ce sujet.

En 2020, la création d’une altcoin avec une idée plus ou moins bancale pour tirer profit, c’est un modèle essoufflé, qui ne fait plus recette. Le particulier est expérimenté. Il est exigeant, et on ne la lui fait plus comme ça. Il en faut plus que ça pour séduire un marché qui a ainsi gagné en maturité après un krach qui aura duré 3 ans (2018–2020). Faut déployer au moins un vrai story telling… La bulle “DeFi”, ça a quand même bien plus de gueule que les ICO de 2016–2017.

Mais surtout en 2020 : le marché s’est institutionnalisé, et sérieusement. Les principaux fournisseurs de liquidités dans le marché des cryptomonnaies, ce sont les investisseurs institutionnels et les opérateurs financiers professionnels. Cet apport régulier (au sens de la règle, d’intervenants légitimes) fait que tout un segment de marché devient un véritable terreau d’opportunités pérennes. En 2020, on est en capacité de clairement définir les “bonnes” cryptomonnaies, celles qui attirent l’intérêt d’acteurs légitimes, et les “mauvaises” cryptomonnaies, celles qui sont en mode YOLO escroc.

Et quelle est la différence entre une bonne et une mauvaise cryptomonnaie ? Alors la bonne crypto, c’est celle que t’achètes et qui peut aller to the moon… alors que la mauvaise, c’est celle que t’achètes et… qui peut aller to the moon.

Je suis sûr qu’elle vous est venu à l’esprit aussi. Avouez-le.

Bref.

Pour terminer sur l’idée que le marché de 2020 est soutenu par une lourde demande institutionnelle, on évoquera le retour en grâce des fonds basés sur des cryptomonnaies (du genre Grayscale), ainsi que les institutionnels qui ont fait le choix de posséder des réserves d’actifs en Bitcoin (comme MicroStrategy). Et même BlackRock, l’asset manager n°1 mondial qui estime que le Bitcoin est là pour durer, et que la présence institutionnelle au sein du marché des cryptomonnaies va crescendo (et qui en possède indirectement à travers sa nébuleuse)…

Des cautions managériales, des cautions financières, des structures en voie de pérennisation… Quoi de mieux pour prendre au sérieux ce marché ? Les altcoins ne sont plus considérées intégralement comme de simples vecteurs spéculatifs. Il est admis que dans le tas de boue, il y a des pépites d’or potentielles, et qu’il convient ainsi de pouvoir les échanger “correctement”.

En adaptation à la demande ou en proposition de nouveaux produits, l’offre a transformé le comportement du marché des altcoins

Chaque cycle de marché a ses spécificités. Et l’une d’elles ici, c’est que les altcoins sont portées par une structure de marché et des vecteurs d’échanges totalement différents. Les plateformes d’échange se sont réinventées, leur offre est devenue pléthorique. S’il y a les “bonnes” et les “mauvaises” cryptomonnaies, il y aussi les “bonnes” et les “mauvaises” plateformes, qui entrent en ligne de compte dans la perspective de la pérennité des altcoins.

Les gagnantes à ce jour sont celles qui ont complètement restructuré leur offre, et ressemblent de plus en plus à des « brokers » classiques (Binance, Huobi, Bitfinex, Coinbase, etc…). Et comme tout broker, on y entre et sort essentiellement par nos comptes en banque, en monnaie fiduciaire bien peu sonnante et trop peu trébuchante. Là où le Bitcoin était alors la principale “interface” entre le monde des cryptos et le monde financier classique, c’est aujourd’hui la monnaie fiduciaire/ les “stable coins” qui le sont. Le canal d’entrée/sortie a véritablement transformé la structure et la circulation de la liquidité du marché, et par conséquent la structure de valorisation des altcoins.

Le rôle prépondérant des monnaies fiduciaires et des “stable coins”

Les exchanges qui continuent sur un modèle « à la 2017 », où on entre en $BTC, en Tether de manière secondaire, sont en train de crever (comme Bittrex, alors l’exchange de référence de la période).

Par le fait même des exchanges, on se rend compte que l’interaction offre/demande a évolué. Elle évolue “naturellement” dans le sens de la “stable coin”, qui permet d’utiliser un référentiel simple à compter, standard et “stable” : celui de notre monnaie courante. Et ce, c’est sans évoquer qu’on peut tout simplement échanger contre d’officielles paires fiduciaires sur les grands exchanges. Fini la conversion pénible de satoshis chelous, et surtout contre une monnaie qui est elle-même finalement capable de perdre 20% dans la demi-journée.

Outre le confort que cela représente, les professionnels disposent d’un outil “1 pour 1" bien commode, de surcroît lorsqu’on doit tenir une comptabilité rigoureuse et se conformer aux règlements financiers…

C’est une réalité : en 2017, la demande spéculative faisait qu’il était tout à fait pertinent, même moteur, de trader contre Bitcoin. Aujourd’hui, le marché s’est trop institutionnalisé pour envisager un trading seulement fondé sur ce principe. Et à la lumière des constats empiriques (en tout cas ceux de votre serviteur 🙂) , on se rend compte que les paires qui génèrent le plus de volume d’échange, ce sont les paires contre fiduciaires et stable coins.

Quelles sont les cryptos qui se sont le plus développé et qui ont généré un volume d’échange croissant durant ces 3 dernières années, alors que tout le reste semblait mourir ? Les stable coins ! Aujourd’hui, elles génèrent le principal volume de marché, loin devant le Bitcoin lui-même.

C’est ainsi : le principal actif circulant dans le marché des altcoins, l’huile du rouage, ce sont elles, non plus le Bitcoin ! La “force de frappe” émane aujourd’hui des stable coins, avec les fiduciaires “réelles”. Le Bitcoin ne reste maître que sur les altcoins exotiques, sur des exchanges exotiques. A nous de nous y conformer.

On peut donc s’interroger au final sur la pérennité des altcoins qui n’ont que des paires contre d’autres cryptos (BTC/ETH 90% du temps). Elles ne vont intéresser que les petits particuliers, et donc générer relativement que peu de volumes, et surtout peu de volumes pérennes, signe d’une régulière activité de marché. Elles semblent devenir l’équivalent des « penny stocks » des bourses, ces actions qui ne servent à rien, si ce n’est aux “pumps and dumps”, trop peu liquides pour les professionnels, très intéressantes pour les manipulations.

Vers la fin de la relation d’interdépendance entre le Bitcoin et les “bonnes” altcoins ?

On peut s’interroger sur l’avenir de la dépendance des altcoins par rapport au maître Bitcoin. C’est une vérité générale : lorsque le Bitcoin éternue, les altcoins s’enrhument. Elles ne supportent pas les phases volatiles de Papa.

Le Bitcoin est finalement paradoxalement le poison du merveilleux monde des altcoins. Tous les opérateurs financiers ont pourtant intérêt à ce qu’elles trouvent leur propre chemin de croissance… C’est une catastrophe pour l’écosystème que les cryptomonnaies se vident de leur substance financière à cause des humeurs de Papa… Quel est le remède ? La condition pour atténuer, voire supprimer cette dépendance est désormais une réalité : celle de l’utilisation principale du référentiel “stable coin”/ fiduciaire.

Phénomène tout récent, la teneur de cette vérité semble s’atténuer progressivement, depuis le début du marché haussier de 2020. Les principales altcoins semblent trouver leur propre chemin, doucement. La toute récente explosion haussière de Ethereum et de Ripple, et leur tenue relative, n’est peut-être pas qu’un simple prolongement de celui du Bitcoin… L’avenir nous dira si ce phénomène se confirme. Auquel cas, c’est très prometteur…😋

En tout cas, la fin de cette dépendance n’est possible qu’à deux conditions : que le Bitcoin devienne secondaire dans le trading des altcoins et que celles-ci soient perçues par les grands opérateurs comme des actifs sur lesquels on peut développer une vraie vision long-terme. Et ce sont deux réalités qui commencent à poindre !

En 2017, l’écosystème tournait autour du Bitcoin itself. En 2020, celui-ci reste bien sûr prégnant, mais les conditions pour la prise d’indépendance des altcoins sont en place. Ce sera sans doute l’un des thèmes majeurs du prochain cycle haussier des altcoins et qui nourrira de nombreuses discussions : leur valorisation propre, en décorrélation plus ou moins effective des fluctuations du Bitcoin. Là semble résider notre future “alt season”. Les nombreux instruments financiers développés ces dernières années sont en train concourir.

Les conditions de l’offre n’ont plus rien à voir !

Comment gagnait-on des sous en 2017 avec les altcoins ? Pas trop de choix : on achetait “spot market” pour revendre. Point barre.

Aujourd’hui, nous avons affaire à une véritable industrie financière, avec tout un panel d’offre et une standardisation par rapport aux principes de la finance traditionnelle. Sur une (bonne) altcoin, vous pouvez non seulement trader « spot » , mais aussi des futures, des options, prendre du levier (trop…), trader sur marge, à découvert, vendre au gré à gré, etc… En 2017, point de tout cela ! Du moins, la pratique restait secondaire et surtout cantonnée au Bitcoin seul.

Il est aujourd’hui possible de « hedger le risque », de collatéraliser, de prêter, etc… Et surtout avec des volumes respectables et une sécurité suffisante. Pour les professionnels, cela devient intéressant et peuvent bâtir ainsi des stratégies de moyen/long-terme. Les particuliers se sont tout aussi appropriés ces offres de trading, et n’hésitent pas à l’utiliser au quotidien.

Toute cette offre a des conséquences sur le comportement des opérateurs : ils capitalisent sur les altcoins qui permettent la démultiplication des gains et des stratégies de management du risque. Pour tout un champ d’institutionnels, il est possible de profiter des altcoins à travers tous ces outils dérivés, là où c’était plus difficile à faire par le simple achat/revente de “spot”, trop peu liquide, trop peu sécurisé. Ainsi, les capitaux (sérieux) vont plutôt se diriger vers cette offre là que vers les altcoins cheloues. Et chaque option, chaque short, chaque future tradé sur $XYZcoin, c’est autant de valeur qui s’ajoute à $YXZcoin. Voilà où sont les “bonnes” altcoins.

Trois ans plus tard, les plateformes d’échanges se sont adaptées pour répondre à la demande professionnelle, qui permet ainsi de faire le croisement avec la finance ordinaire ; ce qui se traduit en bout de chaîne par des usages financiers concrets.

Une demande en cryptomonnaies comme instruments de paiement et comme instruments de rendement, ce qui soutient la demande

Une évolution majeure par rapport à 2017, c’est que tout un panel de cryptomonnaies ont des fonctions financières réelles. La production de valeur de certaines altcoins commence à être réelle, chose qui était beaucoup moins évidente il y a trois ans. Nous n’évoquons pas les entreprises qui aujourd’hui proposent un produit/service avec une cryptomonnaie sous-jacente et qui sont bien sûr source de valeur, pour rester dans le sujet de l’article, les fonctions financières.

Il est aujourd’hui possible d’utiliser les cryptomonnaies selon leur sens premier du terme : des entreprises permettent l’utilisation bancaire à partir de cryptomonnaies, comme système de paiement à travers l’économie réelle et les “circuits officiels”. L’exemple tout récent de Paypal parle à lui tout seul. Cela nécessite des réserves de fonds, et donc une demande constante. Cela apporte donc une abondante liquidité au marché.

Enfin, la tendance actuelle est à la démultiplication de l’offre de rendement : nous pouvons investir dans des “crypto-fonds” (lesdites “tokenisations” d’actifs), des solutions d’épargne, de prêt, participer aux pools de minage, faire du “staking”, etc… La conséquence ? Le « buy and hold » devient donc générateur de rendement, au même titre que de posséder de l’épargne sur un livret ou de posséder des actions. Là où le capital était immobilisé dans un actif qui ne génère pas de valeur intrinsèquement, comme par exemple un métal précieux, il peut prendre ici une valeur intrinsèque, tel une action qui verse un dividende. La plus-value n’est plus la seule source de profit. Cela génère donc une demande, et des perspectives de croissance.

Les altcoins qui sont en capacité de générer une demande, parce qu’elles sont de réels instruments d’échanges, ou parce qu’elles sont les supports d’un rendement, sont vouées à connaître un avenir potentiellement pérenne. Non pas forcément le “pump” le plus puissant, mais le plus “pérenne”. Nuance. De taille, parce que nous sommes entrés dans l’ère institutionnalisée des altcoins, et des mécanises de création de valeur clairement et objectivement définissables. Là sont les “bonnes”.

Faut-il donc s’attendre aux premières altcoins jouissant d’un phénomène de croissance régulière, en plus de profiter ponctuellement de (juteux) pumps spéculatifs ? Il faudra suivre ce phénomène avec attention. Avis aux Hodlers. 🧐

Conclusion : une « alt season », oui, mais sur des bases totalement différentes en regard de 2017

Ne voyez plus une prochaine “alt season” comme une répétition de 2017. La structure du marché est complètement différente. Au niveau de l’évolution de la demande, elle est plus mature et émane d’opérateurs toujours plus professionnels, toujours plus capitalisés. Quant à l’offre, elle a tout fait pour s’adapter à cette demande qui émergeait depuis quelques années. Mais ne crachons pas sur 2017 : on peut penser que cette année entrera dans l’histoire des cryptomonnaies pour être celle d’un tournant : le premier éveil des consciences, de la prise de conscience du potentiel réel des altcoins, notamment de la part des professionnels de la finance.

Résultat, le secteur des altcoins se rapproche d’un modèle conventionnel, celui d’un système boursier et institutionnel, avec les mêmes offres. Et c’est sur celui là qu’il faudra compter pour les “alt seasons” à l’avenir, en privilégiant les altcoins qui seront inclues dans ce système, pour des perspectives durables. C’est bien de cela qu’il s’agit : pas seulement de profiter de frénétiques poussées spéculatives, qui existeront toujours, mais bien de progressions de valorisation dans la durée.

Là doit sans doute résider l’essence de ce qu’on qualifierait de prochaine “alt season” : moins fulgurante, moins court-termiste, plus diffuse et plus segmentée. Et peut-être dans une prise d’indépendance progressive des altcoins par rapport aux mouvements du Bitcoin. Les “pumps” ne seront pas forcément impressionnants, mais seront Ô combien bien plus pérennes, autour des “bonnes” altcoins au modèle viable, ayant validés l’épreuve d’être sur des exchanges qualitatifs et disposant d’une importante offre contre monnaie stable.

Faire un « X30 Cryptopia sur Monoeci $XMCC trop bien » (si tu as compris, tu es sans doute un OG 😎), il semble que c’est un temps révolu. Les petites altcoins aux seuls appairages contre $BTC, sur des exchanges exotiques, sont promises à un avenir très secondaire, et surtout très aléatoire... Elles sont d’ores et déjà les ̷p̷o̷u̷b̷e̷l̷l̷e̷s “penny stocks”, les “pink quotes” de la bourse, ces actions préférées des organisateurs de “pumps and dumps”.

Les échanges contre Bitcoin et Ethereum semblent appartenir à un temps révolu. Ils vont sans doute devenir progressivement des marchés de niches, voire des zones de non-droit. C’est une évolution majeure : le marché se fait désormais contre les référentiels “stables”. Un évident signe de maturité du domaine.

Les altcoins gagnantes, c’est celles qui sont/seront embarquées dans le train de la structuration des exchanges majors, avec tout le panel d’offre sous-jacent. C’est là que se fera de manière la plus pérenne possible les créations de valeur, en tout cas pour nous le commun des mortels, qui veut un peu investir et trader “tranquillement”. Le reste, ce sont des paris, des escroqueries ou un sujet de spécialiste.

On ne s’en est pas forcément rendu compte, aveuglés par le fait de ruminer 2017, mais le marché des altcoins a profondément évolué. La seule perspective spéculative, où la valeur était donnée par le seul espoir de refiler sa camelote plus cher à un autre pigeon, s’étiole, entre dans un “niveau boursier”. Une spéculation active, toujours, mais à partir d’actifs “valorisables”. Aujourd’hui, nous avons affaire à un marché de valorisation réelle, quantifiable, qui utilise des collatéraux financiers, qui peut générer du rendement.

L’investisseur, somme toute, ne cherche à répondre qu’à une question : comment se fait la création de valeur de l’actif ? Dans cet article, nous avons cherché à en identifier les principaux moteurs du moment.

Quelles altcoins sélectionner alors (du point de vue financier) ? Proposons quatre critères simples :

  • être sur un/des échange(s) major(s) ;
  • Une bonne offre stable coin/ monnaie fiduciaire, qui produit le volume transactionnel principal ;
  • Disposer de produits dérivés (leviers, futures, ETP, etc…)
  • Disposer d’un produit/service qui génère du rendement, du chiffre d’affaires (épargne, échanges, pool de minage, etc…)

On retiendra cette astuce simple : lorsque les exchanges majors vont dans le sens de proposer des produits dérivés et une large offre contre stable coin / fiduciaire sur une altcoin donnée, c’est qu’ils comptent sur un avenir potentiellement pérenne.

En définitive : “l’alt season”, OUI. Si vous acceptez le principe que ce sera quelque chose qui n’aura rien à voir avec 2017, hormis phases de poussées sporadiques, mais qui mises bout à bout ne sentiront pas “l’esprit 2017”. “L’alt season”, ce sera pour les altcoins qui correspondent à ce paradigme du phénomène d’institutionnalisation, de standardisation et de création de valeur pérenne du marché des cryptomonnaies qui est en train de naître. Le reste ne sera que “pumps and dumps” çà et là, qui certes arriveront plus fréquemment et plus opportunément dans une phase de poussée de l’ensemble du marché.

Et qui sait, peut-être que “l’alt season” de 2020 sera celle d‘un phénomène majeur de transformation : celui de la reconnaissance des altcoins comme des actifs à part entière !

Bienvenue dans une nouvelle période de l’histoire de la cryptomonnaie ! 😉

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